À la fois poète, étudiant en histoire et leader de l’association estudiantine dénommée AESUA, RATSITERENA Andriniaina Odon Ludovic, nous revèle ses visions sur les questions autours de l’université d’Antananarivo. Un temoignage, un opinion et surtout des riches informations sur le monde universitaire tananarivien pour les futurs étudiants et parents.
Ino Hevitry (IH) : Qui êtes-vous? Pourquoi avez-vous choisi Antananarivo plutôt qu’ailleurs ?
R.A Odon Ludovic : Je m’appelle RATSITERENA Andriniaina Odon Ludovic mais mes parents m’ont surnommé « Baggio » depuis tout petit. Je pense qu’il n’y a que le mulet qui nie ses origines donc je viens d’Ambanja et j’y ai grandi. En plus d’être un étudiant en Histoire à l’Université d’Antananarivo, je suis un amateur de la poésie et un catholique pratiquant.
J’ai choisi Antananarivo plutôt qu’ailleurs spécialement pour la qualité de l’enseignement et la notoriété de son université. Pour moi, la capitale offre les meilleures options possibles aux étudiants souhaitant continuer ses études supérieures et je peux vous dire que j’ai la chance d’étudier ici.
IH : L’AESUA, c’est quoi? Qu’est-ce qui vous inspire d’être à sa tête actuellement ?
R.A Odon Ludovic : L’AESUA c’est le sigle de l’Association des Etudiants Sambiranais à l’Université d’Antananarivo et je suis son président actuellement. A but non lucratif, cette association est bâti afin d’aider tous les étudiants originaires d’Ambanja dans leur cursus universitaires mais aussi de protéger leurs intérêts.
« Aider ceux qui sont dans le besoin est une cause qui me tient toujours à cœur » dixit Kylian Mbappé et je n’en pense pas moins. Voilà pourquoi le fait de prendre mes responsabilités à bon escient tout en aidant les autres est ce qui m’inspire d’être à la tête de cette association. Pour moi et comme je le dit toujours, présider une association est un devoir et non une opportunité.
IH : Si un jeune qui n’a jamais été à Antananarivo vous demande : comment fait-on pour accéder à ses Universités? Votre avis?
R.A Odon Ludovic : Trouver un bon établissement n’est pas une chose facile, en plus le problème que je constate chez les jeunes d’aujourd’hui, c’est que ces derniers sont mal orientés dans à leur choix. Si je dois donner mon avis, je leur conseillerais de bien étudier au lycée, d’avoir des bonnes notes et de viser l’excellence car l’accès aux différentes écoles et facultés de l’Université d’Antananarivo se fait pour la plupart par voie de sélection de dossiers, de concours et tests.
IH : Pourriez vous nous présenter brièvement l’université d’Antananarivo, ses filières avec ses exigences?
R.A Odon Ludovic : Je m’excuse d’avance si la liste n’est pas exhaustive mais l’Université d’Antananarivo se répartit selon les branches suivantes :
Faculté de Droit et des Sciences Politiques
Faculté d’Économie, de Gestion et de Sociologie
Faculté de Lettres et Sciences Humaines
Faculté des Sciences
Faculté de Médecine
École Normale Supérieure (ENS)
École Supérieure des Sciences Agronomiques
École Supérieure Polytechnique
Elle compte en outre 2 annexes :
Soavinandriana (Itasy)
Antsirabe.
Par ailleurs, l’Université d’Antananarivo entretient des partenariats avec des instituts extérieurs et des organismes :
Laboratoire de langue japonaise
Laboratoire des Radios Isotopes
Institut de Civilisation, Musée d’Art et d’Archéologie
Institut et Observatoire Géophysique d’Antananarivo
Institut d’Infectiologie Charles Mérieux
Institut pour la Maîtrise de l’Énergie
Institut Confucius.
A part tout ce qui est déjà dit, les exigences propres à chaque filière sont différentes d’une à l’autre et vue que ces dernières sont nombreuses et spécifiques, je préfère m’arrêter là.
IH : L’allocation mensuelle (Bourse) que l’Etat verse aux étudiants suffit-t-elle à subvenir aux besoins des Étudiants qui n’ont pas de moyens ?
R.A Odon Ludovic : A l’état actuel des choses, affirmer que cette allocation est suffisante pour subvenir aux besoin de ces étudiants serait mentir mais elle est soulage quand même ses bénéficiaires. Puisqu’on parle de cette allocation, j’aimerai dire que son octroi tardif mérite d’être remis en cause et corrigé car elle est faite non pas pour être le sujet d’inquiétude des étudiants mais pour les soulager afin qu’ils puissent se concentrer dans leurs études respectives.
IH : Sans les parents qui peuvent couvrir tous les frais et les besoins, peut-on réussir ses études ?
R.A Odon Ludovic : « Faute de grives, on mange des merles » (rire), fautes des moyens, beaucoup d’étudiants quittent prématurément leurs études et c’est une triste réalité. Sauf si nous travaillons en parallèle de nos études ou s’il y a des gens qui nous tendent leur main, il est difficile de réussir sans parents pouvant couvrir les frais et besoins mais les exceptions existent toujours.
IH : Quels conseils pour ce qui suit ses études chez vous?
R.A Odon Ludovic : Considéré longtemps par nos ainés comme un ascenseur social, les études sont maintenant laissées de côté par certains jeunes, ce qui m’attriste beaucoup donc si je dois donner un conseils, j’invite tous les jeunes sans distinction à persévérer dans leurs études car « olo mahay tsy very mandeha » ensuite de nos jours, tout se joue dans le mental. Ce n’est certainement pas facile aujourd’hui mais voyez grand et voyez à long terme.
IH : Des messages personnels ?
R.A Odon Ludovic : Ne nous laissons pas impressionner par des choses superficielles, pensons à agir dignement afin de montrer l’exemple.
IH : Merci, c’était un plaisir de faire cette interview avec vous
R.A Odon Ludovic : Je vous en prie, le plaisir est partagé!